La peinture animalière a été un sujet d’excellence de l’art académique. Au tournant du XXe siècle, l’animal devient le vecteur des avant-gardes successives. D’autres artistes y verront des sujets d’études de nature à révolutionner l’expérience esthétique en s’intéressant - comme les surréalistes - aux espèces hybrides et aux spécimens du règne animal jusque-là rangés dans la catégorie des monstres. À travers ces nouveaux sujets d’observation, c’est aussi l’évolution d’une société plus humaniste qui transparait, animée par une remise en question complète de la place de l’humain et de celle de l’animal au sein de la communauté du vivant.
L’étude de l’animalité à travers les siècles a contribué à hiérarchiser, cataloguer, distinguer l’humain de l’animal et parmi les humains, les humains moins humains, en leur attribuant des caractéristiques animales. De la physiognomonie et ses dérivées racistes, au mimétisme et à l’anthropomorphisme, les artistes ont contribué par leurs œuvres à donner à voir l’autre de l’humain sous un angle différent et à pointer au-delà des différences ce qui nous rassemble.