MARCEL DINAHET | FACE À LA MER

4 Décembre 2010 - 21 Janvier 2011 17 rue des Filles du Calvaire 75003 Paris

La galerie présente une exposition personnelle de Marcel Dinahet en écho à celles de l’Abbaye de Maubuisson et de la galerie Domobaal à Londres. Une monographie anthologique paraîtra en décembre aux éditions Lienart. Cet ouvrage est le fruit d’une co-production entre la Criée à Rennes , le FRAC Alsace, le FRAC Bretagne, le Centre d’art contemporain de Sète , l’Abbaye de Maubuisson et la galerie Les filles du calvaire. Cet ensemble d’expositions et cette monographie qui retracent plus de vingt années de création et de voyages permettront d’aborder la profondeur de ce travail singulier dans lequel l’élément aquatique est presque toujours le contexte fondateur de l’œuvre.

 

En effet, depuis plus de vingt ans Marcel Dinahet enregistre les mouvements de la mer, dans une multitude de captations amphibiennes ou de flottaisons de sa caméra à demi immergée, soit qu’il filme un corps en immersion, soit que le film devienne le transcripteur direct d’un surprenant paysage en limite d’horizon. Ce n’est d’ailleurs pas vraiment un paysage au sens habituel mais plutôt une perception maritime d’une bande de terre aux limites indécises qui ondule entre eau et air affectée d’un mouvement aléatoire induit par le courant ou la vague – sorte de jeu mental entre point de vue et contrepoint, champ et hors champ.

 

De ses périples soigneusement étudiés, il ramène des images surprenantes qui échappent, à première vue, à toute logique documentaire ou narrative. Enregistrées par une caméra souvent confiée aux éléments, aux mouvements de la mer ou à ceux du corps qui se déplace à pied ou en voiture, elles ont un impact physique sur le spectateur. Semblant traduire cette « vision sans regard » dont parle Virilio elles restituent une expérience des espaces traversés, éprouvés plutôt que vus.(…)

 

Et si les images rapportées sont hors normes, toujours à la frontière du réel et de la fiction, elles sont à la fois simples et poétiques, brutes et sensuelles. Par la suite, l’artiste en décuple l’efficacité en fonction de montages qu’il réalise à partir de plans séquence pouvant durer d’une minute à plusieurs heures. Dans une deuxième phase, celle d’une exposition plutôt que celle d’une simple projection, il implique voir « immerge » directement le spectateur dans des dispositifs pouvant inclure plusieurs écrans ou plusieurs projections ainsi que différentes hauteurs de perception visuelle et sonore. L’espace de présentation influant lui-même sur la conception de l’installation.