SMITH: Hear us marching up slowly (& C19H28O2)

27 Janvier - 25 Février 2012 17 rue des Filles du Calvaire 75003 Paris
Smith n’en fait pas mystère : son approche du visible, luministe et sombre à la fois, vaut comme image de l’incertitude des rôles sexués.

La galerie est heureuse de présenter la première exposition personnelle de Smith à Paris. Cette jeune artiste française est diplômée de l’Ecole de Photographie d’Arles en 2010. Elle est depuis un an et demi  résidente duFresnoy,Studio National des Arts Contemporains à Tourcoing.

Smith, à  travers ses différentes séries photographiques et de l’installation vidéo C19H28O2 (agnès), produite par le Fresnoy en 2011, qui seront présentées à la galerie, explore la question du (trans)genre.

 

Smith n’en fait pas mystère : son approche du visible, luministe et sombre à la fois, vaut comme image de l’incertitude des rôles sexués. La question du genre, thématisée depuis plus de vingt ans par la philosophie (en premier lieu par l’Américaine Judith Butler) tient une place non négligeable dans l’élaboration intellectuelle de son œuvre.

Mais comme tous les artistes authentiques et par-delà les enjeux du gender, Smith se livre d’abord à l’exploration d’un univers formel. Certains ont pu repérer dans ses images un écho de la peinture de la Renaissance, d’autres une veine romantique. De quoi s’agit-il ? D’une gravité propre à la peinture de portrait florentine, ou des paysages parfois crépusculaires de ses arrière-plans ? Ou bien de la ferveur ombrageuse d’un peintre allemand comme Caspar David Friedrich : un fragment de paysage de la série Löyly ne contient-il pas une sorte de réplique en miniature de tel de ses pics enneigés ? S’il fallait tenter un rapprochement qui rendrait mieux justice à la qualité presque piétiste de cette série (sensible souvent dans d’autres ensembles comme Sub Limis ou Spree), je pourrais songer, non sans risque, à l’univers du peintre danois Vilhelm Hammershøï. Chez lui, un personnage sagement immobile, debout dans un intérieur où bruit le silence, une femme nue assise ou simplement quelques losanges de lumière posés par le soleil dans une chambre, suffisent à transmettre une spiritualité sans embarras. On y retrouvera peut-être l’austérité de vitrail de quelque église luthérienne de Scandinavie. Il y a chez Smith un tropisme « nordique », et un autre vers l’Europe centrale.(…)