Edouard Wolton - Photométéores

10 - 24 Octobre 2015

« Le premier contact avec l’œuvre d’Édouard Wolton est un vertige. Entre identité esthétique forte et motifs hétéroclites, entre délice plastique et démarche conceptuelle rigoureuse, entre hommage à la rationalité et dérive mystique, l’art oxymore de ce jeune peintre joue et se joue des contradictions inhérentes à la question de la représentation. Revendiquant la relation nécessaire de toutes ces oppositions, sa création navigue en eaux troubles, mais cette rivière peuplée de hiatus est bien seule et unique. À l’instar de nombreux jeunes artistes de sa génération, Édouard Wolton a fait le choix de la peinture pour rendre compte d’un univers dont la contemplation ne cesse de produire de nouvelles interrogations."

 

Guillaume Benoît

Pour sa première exposition personnelle au sein d’une galerie, ce jeune artiste diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-arts de Paris en 2010, présente une scénographie en deux volets1 proposant des œuvres où se mêlent les mathématiques, la géométrie et le Naturel. A travers une étude des minéraux, des phénomènes lumineux ou bien encore des théories géométriques, l’artiste tisse un lien entre différents éléments extraits de la nature pour les inscrire dans une pensée cohérente et rationalisée de la représentation.

Agartha, titre de la première exposition, relève de la théorie selon la- quelle la terre serait creuse et renfermerait un système ordonné avec un soleil propre. Ce terme renvoie à un espace inaccessible où réside- rait la connaissance totale. Cette hypothèse artistique est mise autant en relation avec des théories scientifiques que des approches poé- tiques ou des romans de science-fiction, comme le Voyage au centre de la terre de Jules Verne. Ce nom Agartha, celui d’un royaume sou- terrain légendaire, permet de tisser un lien entre le paysage, la roche, les minéraux et les différentes théories mathématiques dans la pers- pective de créer une rationalisation complète des éléments. La mon- tagne creuse, la croûte terrestre, l’imaginaire et les symboles forment un monde autonome et total.

Le titre de la seconde exposition, Photométéores, désigne lui des phé- nomènes optiques résultant d’une modification de la lumière solaire ou terrestre. Les manifestations les plus fréquentes, comme les arcs- en-ciel, les étoiles filantes ou encore les crépuscules, imprègnent notre quotidien. Ainsi ces processus, longtemps fantasmés, créent un lien immatériel entre notre atmosphère et le cosmos. Semblables à des vortex lumineux, ses œuvres associent sources de lumières célestes et organiques (corail, lucioles, etc.) pour retranscrire au mieux l’ordre du Naturel.