Karen Knorr

27 Mars - 17 Mai 2003 17 rue des Filles du Calvaire 75003 Paris
Dans chacun des œuvres de Karen Knorr, l’espace et le temps sont sous influence, totalement reformulés « en intérieur » (en quelque sorte « indoor ») par des éléments fabriqués, qui tendent à restituer la présence du monde sur fond d’absence d’une quelconque réalité spontanée. Les portes de ces lieux intestins n’ouvrent que sur eux-mêmes, et les fenêtres occultent la vue dans l’éclat de la lumière ou le mutisme des ténèbres, quand elles lorgnent pas sur une pièce close."

Nathalie Leleu

La galerie Les filles du calvaire présente deux séries photographiques de Karen Knorr : Sanctuary and Spirits.

 

Dans Sanctuary, les photographies, de grand format, représentent les peintures et les intérieurs de la Wallace Collection dans un récit où interviennent des loups, des singes et des oiseaux exotiques. Ces œuvres font référence aux traditions allégoriques que l’on trouve dans certaines peintures et qui interrogent les frontières entre l'humain et non-humain.

 

La série Spirits répond à une commande sur le paysage passée en 2001 par l'association de Marcovaldo en Italie près de Caraglio. Karen Knorr a photographié les intérieurs d'une église, d'un théâtre et d'un palais, à Savigliano, auquel elle a ajouté des éléments incongrus tels que des faisans ou des hiboux, les oiseaux de cette région particulière de l'Italie qui envahissent les intérieurs architecturaux. Les titres font référence aux peintures religieuses des 16 et 17èmes siècles.

 

A propos de l’œuvre de Karen Knorr, Nathalie Leleu écrit :

« L’image se pose sur le seuil de l’espace, comme le verbe ouvre celui du temps. Pour le faiseur d’images et le conteur d’histoires, tout est question de savoir comment ces outils de sens s’emploieront à franchir ce seuil, afin de parvenir au paysage et au récit. C’est à dire des inventions, des structures cohérentes et autonomes, dont la fonction est d’instrumentaliser les dimensions théoriques de la perception pour offrir un support tangible à une mise en forme de l’imaginaire, ce dédale invisible et pourtant évident. Tout est question de stratégie dans ces représentations, dont la mise en perspective des êtres et des choses ne peut faire à moins de la mise en abyme de leur âme. »