Résistance, engagement et prise de position politique unissent les artistes de l'exposition What Remains. Dans leurs œuvres, Laia Abril, au côté d'Emily Jacir et Teresa Margolles, mettent en lumière des récits qui dénoncent l'injustice, les abus, et soulèvent des questions sur la responsabilité, la compréhension et le rôle de l'art dans le dialogue et la guérison.
Lorsque Laia Abril a suggéré des artistes qui l'inspiraient et qu'elle souhaitait rencontrer lors de son exposition au Moderna Museet, son choix s'est porté sur Emily Jacir et Teresa Margolles. Deux artistes qui, comme elle, mènent des recherches à partir d'archives, de photographies, de films et des entretiens.
Dans What Remains, les œuvres des trois artistes se rencontrent désormais dans un dialogue où la résistance à diverses formes d’oppression, l’engagement social et la narration deviennent des fils conducteurs.
Dans son projet A History of Misogyny, Abril explore les différentes croyances, structures et systèmes sociaux qui oppriment les femmes, en abordant des sujets tels que l'avortement, l'hystérie collective, les menstruations ou bien encore le féminicide. L'exposition présente la deuxième partie de ce projet, On Rape (2022), qui restitue les témoignages de victimes de viol à travers une série de photographies conceptuelles d'objets et de vêtements liés à ces abus.
Le film d'Emily Jacir, letter to a friend, Palestine, sorti en 2019, dépeint le conflit entre la Palestine et Israël. Six ans après sa création, cette œuvre reste d'une actualité toujours aussi intense. Dans le film, Emily Jacir raconte en détail sa maison de Bethléem, Dar Jacir, et la rue qui l'entoure. Un lieu marqué par la menace constante de violence avec laquelle la ville et ses habitants sont contraints de vivre.
Pour l'exposition au Moderna Museet, Teresa Margolles a créé une nouvelle version de l'œuvre Plancha, initialement réalisée en 2010. Dans Plancha (Estocolmo)/Hotplate (Stockholm) (2010/2025), la violence qui ravage le Mexique est mise en parallèle avec l'escalade des violences récentes en Suède, et plus particulièrement à Stockholm. Des matériaux collectés sur différentes scènes de meurtre dans la villeont été mélangés à de l'eau. Celle-ci s'écoule ensuite du plafond sur des plaques chauffantes, où elle s'évapore, créant une forme de mémorial aux vies perdues.