Maya Inès Touam France, 1988

A mi-chemin entre la photographie et la peinture, entre l’Afrique et l’Occident : c’est là que se situent les œuvres de Maya Inès Touam.

Maya Inès Touam, photographe plasticienne franco-algérienne née en 1988 à Paris, vit et travaille entre Paris et Aubervilliers.

 

Diplômée des Beaux-Arts de Paris, son travail a été exposé dans de nombreuses institutions, galeries et fondations en France et à l’international, et figure dans des collections publiques et privées telles que le Victoria and Albert Museum de Londres ou Huis Marseille à Amsterdam.

 

Le travail de Maya Inès Touam est un jeu d’association et de déconstruction entre cultures - occidentale, orientale, panafricaine - né de son héritage familial méditérannéen. Elle interroge la destination des images, comme leurs provenances, dans une pratique de décentrement. Par déplacement, par filiation, elle reconditionne par sa photographie une boussole terrestre, historique et mémorielle en combinant la nature morte aux espèces, et questions, vivantes.

 

En deux dimensions comme en volumes, la photographe tisse un dialogue entre les techniques et outils photographiques dans leurs relations à leur environnement, aux objets domestiques comme aux mobiliers. C’est cette attention qui lui confère sa posture de photographe plasticienne.

 

Dans ses tableaux photographiques, Maya Inès Touam rassemble des centaines de prises de vues en studio, parfois des milliers, et par effet de juxtaposition, compose de nouvelles narrations hybrides en révérence, et référence, à ses origines et à l’Histoire de l’Art.

 

Elle additionne les objets aux croyances, confronte le populaire au sacré, et métisse - comme l’enfant qui construit, ou l’adulte qui déconstruit - les langues aux usages. Prenant appui sur des mouvements historiques picturaux, elle traverse le temps et les fréquences de couleurs pour constituer des mises en scènes qui étirent les mésententes sociétales héritées du passé et mobilisées par le contemporain -translocation patrimoniale, colonialisme, créolisation.

 

Ses images arrachent au réel la poésie de contes en tension.