Motus Lente

3 July - 27 September 2025 21 rue Chapon 75003 Paris

Vernissage le jeudi 3 juillet 2025 de 18h à 21h

Exposition du 4 juillet au 27 septembre 2025

 

SALOMÉ CHATRIOT

JÉRÉMIE COSIMI

JULIA HAUMONT

GIANCARLO PIRELLI

KARINE ROUGIER

HUGO SUCHET


Au cœur de l’été, quand la chaleur ralentit les gestes et suspend les injonctions de la productivité, la galerie Les filles du calvaire accueille Motus Lente, une exposition collective dédiée aux temporalités douces, aux espaces de retrait et aux états flottants. Du mardi 15 juillet au samedi 27 septembre, Motus Lente invite six artistes dont les pratiques ouvrent des interstices pour penser autrement notre rapport au temps. Elles dessinent des espaces marginaux où la temporalité se dilate — ceux des vacances, de la chaleur estivale, des jours vides où l’attention se pose autrement sur le monde et sur soi-même.

 

Les artistes réunis partagent une attention particulière aux rythmes ralentis, aux formes ouvertes, aux gestes ténus qui échappent à l'urgence. Certaines pratiques s’ancrent dans des techniques longues et exigeantes, renouant avec des savoir-faire oubliés ou marginalisés. 

 

C’est dans cette démarche que Julia Haumont choisit de se placer en contraste avec l’époque actuelle et construit ses installations composées de sculptures aux formes à la fois organiques et abstraites. Elle y cherche une certaine légèreté, à la fluidité maritime. D’autres œuvres, comme celles de Karine Rougier, dessinent des univers oniriques laissant une place centrale à la contemplation du monde méditerranéen, dont elle est issue et qu’elle célèbre. 

 

Hugo Suchet porte également une attention particulière aux architectures qui l’entourent, et développe une démarche artistique poussée par une volonté de réenchanter le monde et de trouver une harmonie possible entre nature et technologie. Giancarlo Pirelli, puise dans l’iconographie classique pour en déplacer subtilement les récits. Dans ses œuvres, les corps masculins se frôlent, s’entrelacent, échappant aux archétypes figés pour ouvrir des espaces de douceur et d’ambiguïté. En rejouant les images du passé, il compose des scènes silencieuses et intimes, où le temps semble suspendu et les identités en devenir. 

 

Jérémie Cosimi, lui, s’attarde sur les détails simples de son quotidien marseillais — paysages, objets, instants — et déploie une peinture à la recherche de la lumière des jours lents. Enfin, Salomé Chatriot engage le souffle comme matière plastique à part entière. Reliée à un dispositif qui enregistre sa respiration en temps réel, elle fait du rythme vital une forme d’écoute et de présence, rappelant que ralentir n’est jamais une évidence, mais un choix politique et sensible. 

 

Ensemble, les artistes réunis dans cette exposition invitent à s’attarder, à ressentir autrement, à réhabiter des temps souvent négligés — ceux de l’inertie, de la contemplation, du soin. Loin d’un simple éloge de la détente, Motus Lente propose d'envisager le repos comme un acte subtil de résistance, où l’agitation de la vie s’interrompt, le temps d’un été.