"J'ai toujours été fasciné par l'Italie, un pays où la vie se déroule comme au théâtre, parfois sophistiquée et lyrique, parfois brute et improvisée dans son quotidien."
— Kourtney Roy
Vernissage le jeudi 6 novembre de 18h à 21h
Exposition du jeudi 6 novembre au samedi 20 décembre 2025
À l’occasion de sa dernière résidence artistique à Naples, à la Spot Home Gallery, Kourtney Roy poursuit son exploration de l’autoportrait mis en scène, dans une série inédite où elle plonge au cœur des marges urbaines. Fidèle à son langage visuel, elle y convoque l’imaginaire cinématographique italien, entre néoréalisme et comédies populaires, pour en extraire une matière visuelle à la fois fantasque et mélancolique. Loin de tout pittoresque touristique, elle capture une Naples en creux, exubérante et secrète, à l’image de ses personnages.
Avec cette nouvelle série photographique, l’artiste arpente les interstices de la ville, ses zones d’ombre, ses espaces liminaux — « the unself of Naples ». Elle détourne les clichés et les emblèmes figés pour révéler une Naples moins visible, plus trouble, où l’on circule entre les façades et les fictions. Inspirée par des films comme Reality ou Dogman de Matteo Garrone, ou encore Mamma Roma de Pasolini et Amarcord de Fellini, dont le personnage La Volpina prête titre à cette exposition, elle fait surgir des figures féminines à la fois dures et flamboyantes, sévères mais douces, revêtues de vêtements bon marché et criards, qui deviennent les véhicules d’identités bruyantes, baroques et résilientes. Toutes ces images de Roy où le réel se fait décor, avec cette panoplie de personnages aux identités pétillantes et vivaces, sont comme les amorces d’un film dont elle réécrit sans cesse le scénario. Dans ces mises en scène, la photographie devient un terrain de performance, où le corps de l’artiste, déployé à travers ses propres doubles se multiplie et interroge les limites du regard, entre provocation et vulnérabilité.
Ce travail napolitain prolonge la mythologie personnelle que Kourtney Roy construit depuis plusieurs années : un monde hors du temps, plein de faux-semblants et de glamour déchu. Ce monde devenu sa signature s’illustre à travers deux autres séries, Trashissima et Last Paradise* (Prix Swiss Life à 4 mains, 2024, avec Mathias Delplanque), dont certaines œuvres encore inédites accompagneront cette nouvelle production. Ensemble, elles composent une sorte de voyage en Italie, où le dépaysement est autant intérieur que géographique. Ce projet tisse ainsi un récit fragmenté, poétique et ironique, qui interroge autant l’imagerie italienne que les mécanismes de la représentation de soi.