Katrien de Blauwer Belgique, 1969

J'aime me décrire comme un "photographe sans appareil"

Ne dites surtout pas à Katrien de Blauwer qu’elle fait des collages : « Disons que je suis une photographe sans appareil. La coupe est comparable chez moi au déclic de l’appareil photo ». Elle coupe, colle, assemble, enfreint, colore, manipule des photographies issues d’anciens magazines qu’elle collectionne. Proches du photomontage ou du montage cinématographique, ses œuvres recèlent une intense charge narrative. Liées à la mémoire et à son histoire personnelle, mais, paradoxalement, aussi intimes qu’anonymes, elles deviennent le scénario possible de tout un chacun. « Ce que déterre Katrien de Blauwer dans ses images en noir et blanc c’est l’archéologie d’une ambiguïté. Cette ambiguïté du désir, elle ne la barre pas d’un coup de cutter rageur : au contraire, elle l’intéresse. Elle la travaille au maximum. Elle l’affine, la rend coupante » (Philippe Azoury)